Voilà une petite anecdote du livre Mississippi Blues de Robert Nicholson:
James « Son » Thomas
Son
Thomas est né dans le Delta du Mississippi
en
1926 et n’a jamais quitté cet endroit. Fossoyeur
pendant
des années, il abandonne ce travail lorsque
sa
santé le force à le faire et doit dès lors vivre
de
ses pauvres revenus provenant de sa musique et
de
son art. Sa manière de chanter, profonde, noire,
lourde
et émotionnelle et son jeu de guitare devenait
très
populaire pendant les festivals de blues.
Son
deviendra ainsi un grand ambassadeur du blues
d’antan,
sans fioriture.
Il
était aussi bien connu dans le cercle des arts
primitifs,
célèbre principalement pour ses crânes
et
cercueils angoissants. Les crânes étaient faits
en
argile et achevés avec de véritables dents d’humains,
ceci
non pour des raisons artistiques mais
par
nécessité. Son avait effectivement tenté de travailler
avec
du blé, mais celui-ci pourrissait dans
l’argile
humide et provoquait des craquelures dans
les
crânes.
Lorsque
je l’interrogeais, Son semblait être soucieux,
vraiment
soucieux. Il parlait lentement et
avec
modération, d’une voix profonde ce qui est
étonnant
pour un type mince. On lui avait tiré
dans
l’estomac en 1981 et il avait une tumeur de
cerveau
opérée en 1991. Six semaines après son
opération,
il était de retour sur scène pendant le
Greenville
Festival, crâne rasé dont la peau tenait
par
des agrafes chirurgicales!
«
Donc on vous avait bien remis en bon état à l’hôpital
?
Ils ont vraiment bien fait, …mais la facture.
On
m’avait demandé une fois, si ça faisait mal
quand
on m’a tiré dessus. Et je leur disais: non, la
balle
m’avait vraiment pas fait mal, mais la facture,
elle
était très douloureuse
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