07/04/2013
Bebo Valdès, exit l'exilé
Le père du jazz afro-cubain, Bebo Valdes est mort à Stockholm fin mars, à l'âge de 95 ans. Réputé dès les années quarante, au sommet dans les années cinquante, le pianiste et chef d'orchestre avait fui le régime castriste : il s'était réfugié en Suède. Il y a une vingtaine d'années, le pionnier, grand fan de Bill Evans et de Dave Brubeck, reparaîssait timidement après un enregistrement à Berlin avec le saxophoniste de La Havane Paquito d'Rivera.
En 2000, alors que ses disques restent encore introuvables, Bebo apparaît dans le film Calle 54 de Fernando Trueba. Quand le film sort, le grand public ne se souvient pas de la vedette cubaine, né Dionisio Ramón Emilio Valdés Amaro, le 9 octobre 1918, surnommé Bebo, diminutif de bebito, c'est-à-dire bébé. Et pour cause : Bebo coule une retraite tranquille entre ses enfants et petits-enfants dans la banlieue de Stockholm. C'est alors, en 2001, que le musicologue américain Samuel Charters le visite en Suède. Il résulte de la rencontre l'ouvrage de référence sur Bebo, le père du pianiste de jazz Chucho Valdes. Charters signe le Portrait d'une Légende Cubaine en 2001.
En 2000, alors que ses disques restent encore introuvables, Bebo apparaît dans le film Calle 54 de Fernando Trueba. Quand le film sort, le grand public ne se souvient pas de la vedette cubaine, né Dionisio Ramón Emilio Valdés Amaro, le 9 octobre 1918, surnommé Bebo, diminutif de bebito, c'est-à-dire bébé. Et pour cause : Bebo coule une retraite tranquille entre ses enfants et petits-enfants dans la banlieue de Stockholm. C'est alors, en 2001, que le musicologue américain Samuel Charters le visite en Suède. Il résulte de la rencontre l'ouvrage de référence sur Bebo, le père du pianiste de jazz Chucho Valdes. Charters signe le Portrait d'une Légende Cubaine en 2001.
Comme dans un roman de Faulkner, Samuel Charters entre dans l'univers de Bebo et de Chucho, le colosse de fils. Il nous emmène sur leurs pas dans la maison à 40 km de Stockholm, en balade à Time Square, dans les loges d'un club, dans un studio d'enregistrement à Manhattan. Le succès revient dès 2002 quand le chanteur flamenco Diego el Cigala sollicite Bebo pour l'enregistrement de Làgrimas Negras. Cette fois, la consécration. Un Grammy récompense l'oeuvre. Bebo ne s'intéresse ni à la politique, ni à la célébrité, ni aux feux de la rampe : il rentre goûter la vie de famille. Avec Bebo, disparaît une légende, et l'incarnation du jazz afro-cubain. Le fils Chucho a repris le flambeau, comme en septembre 2010, pour l'Afro-cuban Project, avec Archie Shepp, à La Villette.
Bruno Pfeiffer
LIVRE
Samuel Charters, Portrait d'une Légende Cubaine (Editions Naïve, 2007)
Samuel Charters, Portrait d'une Légende Cubaine (Editions Naïve, 2007)
CD
Bebo Valdes un portrait à 80 ans, enregistré par Samuel Charters en 1998 (Naïve)
Bebo Valdes un portrait à 80 ans, enregistré par Samuel Charters en 1998 (Naïve)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire