Le trompettiste Donald Byrd vient de nous quitter à l'âge de 80 ans.
Donald Byrd était un trompettiste hard-bop, qui jouait avec les Jazz Messengers de Art Blakey; après il était tourné vers le jazz-fusion et le rythm and blues. Il était souvent avec le grand saxophoniste ténor
Hank Mobley et ensemble ils ont enregistré un dizaine des albums pour le fameux label de jazz: Blue Note.
L’ultime souffle de Donald Byrd
VANTROYEN,JEAN-CLAUDE
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Samedi 9 février 2013
Jazz Le trompettiste américain avait 80 ans
Dernier chorus pour Donald Byrd : le génial musicien a abandonné sa trompette après son dernier solo, le 4 février dans le Delaware (mais la nouvelle n’a été rendue publique que ce vendredi). L’homme, qui s’appelait Donaldson Toussaint L’Ouverture Byrd II, laisse une œuvre énergique, chaleureuse et brillante.
« C’est un musicien qui m’a beaucoup influencé, nous explique Michel Paré, trompettiste des Sidewinders, un groupe qui reprend précisément des standards du hard bop. Il avait une très grande maîtrise de l’instrument, beaucoup de punch dans le jeu, beaucoup de créativité et d’énergie. »
Sut Twitter, d’autres trompettistes se désolent. Tom Harrell : « Quand j’étais en secondaire, j’ai été le voir et il a été assez aimable pour passer un peu de temps avec moi. Il m’a beaucoup aidé. » Nicholas Payton : « Je chérirai toujours les moments passés ensemble et je promets de préserver l’héritage de la Black American Music comme tu as tellement travaillé à le faire. Vole, Byrd, vole… »
Donald Byrd a en effet beaucoup enseigné la musique noire américaine. Dès 1975, il donne des cours et dirige des études sur l’Afro/American Jazz. Il est considéré comme un des grands ethnomusicologues de la culture afro-américaine. Mais c’est d’abord un musicien expressif. Adolescent, il joue avec Lionel Hampton, puis dans le trio rhythm’n’blues de Robert Barnes. Il enregistre avec Kenny Clarke, Cannonball Adderley, Hank Jones, Jackie McLean, Hank Mobley. En 1955, Art Blakey l’engage dans les Jazz Messengers pour remplacer Kenny Dorham. Puis il remplace Clifford Brown, décédé, chez Max Roach. Il joue du hard bop avec beaucoup de fluidité, beaucoup de fantaisie. Pas de virtuosité inutile et clinquante, mais de l’élégance et du swing.
Dans les années 70, son hard bop se teinte de funk, de rhythm’n’blues. Avec Electric Byrd d’abord. Puis avec le célèbre album Black Byrd (1973), la meilleure vente de tous les temps du label Blue Note, enregistré avec les frères Mizell. Un mélange acide de jazz, de funk et de r’n’b, qui groove comme pas deux, qui donne la pêche. Dans les années 80 et 90, Byrd joue avec Sonny Rollins, Herbie Hancock, Ahmad Jamal…
Sa trompette sonne, swingue, groove. C’est sans doute pour cela que la musique populaire l’a beaucoup samplée, comme Public Enemy, Nas, Del Tha Funkee Homosapiens et même notre Tom Barman.
A écouter : Byrd’s Eye View (1955), Byrd in Paris (1958), The cat walk (1962), Electric Byrd (1969), Black Byrd (1973),Street Lady (1973), Stepping into tomorrow (1974), A city called heaven (1991), 8 classic albums (compile 2012 à prix doux).